Une feuille de route logistique en pleine accélération
L’Agence Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL) redouble d’efforts pour renforcer les infrastructures logistiques du royaume, avec une série de projets ambitieux actuellement en cours. À travers la mise en œuvre de plateformes régionales, le développement de zones logistiques et la modernisation de la gouvernance sectorielle, le Maroc poursuit sa stratégie de montée en gamme logistique. Cette dynamique vise à améliorer l’efficacité des chaînes d’approvisionnement et à renforcer l’attractivité économique du pays dans un contexte régional de plus en plus compétitif.
Cap sur une nouvelle cartographie logistique
L’AMDL pilote plusieurs projets structurants à fort impact territorial. Parmi eux, figurent la création de zones logistiques régionales à Fès-Meknès, Béni Mellal-Khénifra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Marrakech-Safi. Ces plateformes ont vocation à décongestionner les axes logistiques traditionnels, favoriser l’intermodalité et rapprocher les services de transport des bassins de production et de consommation. La modernisation des réseaux passe également par une gouvernance plus intégrée, avec des partenariats public-privé mobilisés pour accélérer les investissements.
Structuration, compétitivité et intégration nationale
Ces projets ont un triple objectif stratégique. D’abord, ils visent à réduire les coûts logistiques, qui pèsent encore lourdement sur la compétitivité des entreprises marocaines, notamment les PME. Ensuite, ils participent à une meilleure intégration des territoires, avec une logique de désenclavement économique via la logistique. Enfin, ces initiatives contribuent à renforcer le positionnement du Maroc comme hub logistique régional, en lien avec ses ambitions en matière d’exportation et de commerce intra-africain.
Quels leviers et quelles menaces pour les acteurs du secteur
Pour les logisticiens, transporteurs et investisseurs, ces projets représentent une fenêtre d’opportunités : accès à de nouvelles zones d’activité, mutualisation des services, développement du dernier kilomètre… Toutefois, certains défis subsistent. L’enjeu de la gouvernance foncière, les délais de réalisation, ou encore la cohérence entre planification nationale et besoins locaux, pourraient ralentir l’exécution des chantiers. La compétitivité future du Maroc dépendra de la capacité à déployer rapidement ces plateformes dans un cadre réglementaire et logistique cohérent.
La stratégie de l’AMDL s’inscrit dans une logique de long terme visant à créer une logistique plus résiliente, connectée et inclusive. Dans un contexte de tensions internationales sur les chaînes d’approvisionnement, cette montée en capacité locale constitue un véritable avantage comparatif. Le Maroc devra toutefois veiller à former les compétences, digitaliser les flux et harmoniser les standards pour que ces infrastructures tiennent pleinement leur promesse de compétitivité durable.