La compétition pour l’exploitation de la ligne maritime verte entre Tarifa et Tanger Ville s’intensifie, avec des acteurs majeurs tels que Balearia et FRS Iberia Maroc/DFDS en lice. L’Autorité Portuaire de la Baie d’Algésiras (APBA) a lancé un appel d’offres visant à transformer cette liaison en une ligne maritime écologique, favorisant l’utilisation de navires durables et alignée sur sa stratégie verte.
Balearia a annoncé avoir remporté l’appel d’offres pour l’exploitation de cette ligne, avec une reprise des activités prévue pour le 15 janvier 2025. L’entreprise prévoit d’investir 135 millions d’euros dans la construction de deux ferries électriques à zéro émission, chacun pouvant accueillir 800 passagers, ainsi que dans l’électrification des ports et les systèmes de recharge des batteries. La construction de ces catamarans électriques sera réalisée aux Astilleros Armon de Gijón sur une période de deux ans et demi.
Cependant, FRS Iberia Maroc/DFDS conteste cette annonce, accusant Baleària d’avoir présenté une offre « clairement téméraire », fondée sur des projections irréalistes et des prévisions de trafic minimales fictives. FRS/DFDS souligne également un manque de coordination avec les autorités portuaires de Tanger Ville concernant l’infrastructure et l’approvisionnement énergétique nécessaires pour les ferries électriques.
L’APBA n’a pas encore finalisé l’évaluation des offres, et aucune adjudication officielle n’a été annoncée. La décision finale déterminera quel opérateur sera chargé de moderniser cette route stratégique, particulièrement en vue de l’augmentation prévue du trafic lors du Mondial 2030, coorganisé par le Maroc et l’Espagne.
Ce développement s’inscrit dans une volonté stratégique plus vaste de renforcer les liaisons maritimes entre le Maroc et l’Espagne, essentielles au dynamisme des échanges commerciaux et au développement logistique régional. La modernisation des infrastructures portuaires et l’intégration de solutions écologiques visent à répondre à une demande croissante en matière de transport durable, tout en favorisant l’attractivité économique et la fluidité des échanges entre les deux rives. Cette stratégie contribue à consolider le rôle central de cette route maritime dans le commerce méditerranéen et à soutenir les ambitions des deux pays dans le cadre d’un partenariat transfrontalier renforcé.