Tanger, novembre 2024 – Les discussions autour de l’implantation d’une usine Skoda au Maroc, qui faisaient la une des actualités économiques il y a quelques mois, semblent désormais s’éloigner. En effet, des sources industrielles évoquent un retournement de situation majeur, avec une forte probabilité que le constructeur tchèque choisisse finalement l’Égypte pour y installer son site de production. Si cette information n’est pas encore confirmée officiellement, plusieurs facteurs suggèrent que le Maroc pourrait perdre cette opportunité stratégique.

Le projet initial de Skoda visait à renforcer sa présence en Afrique du Nord, avec le Maroc comme destination privilégiée en raison de son développement industriel rapide, ses accords de libre-échange et son accès privilégié aux marchés européens. Cependant, des sources proches du dossier ont récemment rapporté que l’Égypte, avec son marché en pleine expansion et ses incitations fiscales de plus en plus attractives, serait devenue une alternative sérieuse.

Les raisons de ce revirement restent floues, mais il semblerait que le Maroc n’ait pas su répondre assez rapidement à certaines exigences du constructeur en matière d’infrastructures et d’aides à l’investissement. L’Égypte, de son côté, a intensifié ses efforts pour attirer les investissements étrangers, en renforçant notamment ses partenariats dans l’industrie automobile. La proximité du pays avec des marchés en développement en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient pourrait également jouer en sa faveur.

Parallèlement, le Maroc semble voir une autre tendance se dessiner, celle de l’intérêt croissant des constructeurs automobiles chinois. Plusieurs géants de l’automobile de ce pays, comme BYD et Geely, ont manifesté un intérêt marqué pour s’implanter au Maroc, attirés par les mêmes avantages géographiques et commerciaux que ceux mis en avant par Skoda au départ. Si les négociations avec Skoda n’aboutissent pas, cette réorientation vers des acteurs chinois pourrait représenter une alternative stratégique pour le Royaume, désireux de renforcer sa position de hub automobile en Afrique du Nord. L’attrait des entreprises chinoises, combiné aux efforts du Maroc pour se positionner comme leader dans les énergies renouvelables, notamment avec le développement de véhicules électriques, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour l’industrie locale.

L’incertitude demeure cependant, et les décisions des acteurs économiques majeurs comme Skoda et les entreprises chinoises seront cruciales pour déterminer l’avenir du secteur automobile au Maroc dans les mois à venir.