Un point névralgique de la logistique portuaire menacé par la grève port Algésiras
Les pilotes du port d’Algésiras ont annoncé une grève qui s’étendra du 20 juillet au 20 août 2025, en raison notamment d’un manque de personnel jugé critique. Par ailleurs, ce mouvement social survient dans un contexte de forte demande maritime estivale et affectera inévitablement l’un des principaux hubs logistiques entre l’Afrique du Nord et l’Europe.
Avec près de 100 millions de tonnes de marchandises traitées chaque année, Algésiras représente un nœud essentiel dans les échanges euro-méditerranéens. Ainsi, cette grève risque de provoquer des retards importants, une surcharge des infrastructures portuaires et une désorganisation des flux transfrontaliers.
Impacts sur Tanger Med et les corridors logistiques Maroc-Europe
Le port marocain de Tanger Med, fortement interconnecté avec Algésiras via des liaisons roulantes quotidiennes, sera directement impacté par cette situation. Les exportateurs marocains, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’automobile et du textile, risquent de subir des délais de transit prolongés, une hausse des coûts de transport et une perte de compétitivité. Cette dépendance met en lumière un manque de redondance logistique dans les corridors critiques.
Accélérer l’autonomie logistique nationale
La grève met en lumière la nécessité pour le Maroc de renforcer sa résilience portuaire. Le développement de routes alternatives via Huelva, Valence ou encore Nador West Med devient impératif. Une digitalisation accrue, des accords bilatéraux solides et un renforcement des compétences locales s’imposent pour limiter l’exposition à ce type de risques externes.
Au-delà de la crise, le contexte offre un levier stratégique pour repositionner les ports marocains comme alternatives fiables aux hubs européens. Une communication proactive, l’optimisation des flux et une politique d’attractivité logistique pourraient transformer cette menace en avantage comparatif durable.